Comme le vin, le café peut s’accorder avec un dessert, un fromage ou un fruit. L’arôme, la puissance et la longueur en bouche varient selon l’origine, le degré de torréfaction ou le mode de préparation. Composer un menu café harmonieux, c’est choisir des associations claires, lisibles, qui valorisent à la fois le grain et l’assiette.

Café et dessert : miser sur les contrastes ou les rappels
Un dessert trop sucré ou trop dense peut écraser un café léger. À l’inverse, un café trop amer peut masquer la finesse d’un entremets. Voici quelques exemples pour trouver le juste équilibre.
Chocolat noir et robusta : une amertume équilibrée
Les cafés corsés (assemblages riches en robusta, torréfaction poussée) accompagnent bien les desserts à base de chocolat noir, de caramel ou de noisette. Ces cafés supportent une forte intensité aromatique et renforcent la note finale du dessert.
Exemples : moelleux au chocolat, opéra, financier aux noix, glace ou dessert au café maison.
Agrumes, vanille, fruits rouges : place aux arabicas légers
Les cafés floraux ou fruités (arabicas éthiopiens, cafés d’altitude d’Amérique centrale) s’accordent mieux avec les pâtisseries fraîches : tarte citron, cheesecake, madeleine au yuzu. L’accord se joue ici sur les notes hautes, l’acidité, la vivacité.
Certains établissements proposent aussi une dégustation café-dessert inversée : un café d’origine servi seul, suivi d’un petit dessert sec pensé comme un rappel aromatique.
Café et fruits : attention à l’acidité
L’acidité d’un fruit peut accentuer l’amertume du café ou créer un déséquilibre en bouche. Mieux vaut choisir des cafés doux ou floraux, qui prolongent les arômes sans entrer en concurrence.
Fruits rouges et cafés d’altitude
Les cafés cultivés en haute altitude (Kenya, Éthiopie, Colombie) présentent souvent des notes de baies, de fleurs ou de citron jaune. Ils s’accordent bien avec les framboises, les groseilles ou les myrtilles, à condition que la base sucrée reste neutre, comme avec les pâtes sablées ou les génoises.
Un café kényan léger peut aussi accompagner un granola au yaourt et fruits rouges, servi au petit-déjeuner ou en formule brunch.
Fruits exotiques et café à la torréfaction claire
Mangue, ananas, fruit de la passion… Ces fruits très sucrés accompagnent mal les cafés puissants. Il vaut mieux leur associer un arabica peu torréfié afin de rafraîchir la dégustation.
Exemple : un café d’Éthiopie ou du Rwanda, servi froid ou en version filtre douce, à côté d’une salade de fruits ou d’une panna cotta.
Café et fromages : une alliance plus subtile qu’il n’y paraît
Moins courants que les accords avec le vin, les mariages café-fromage reposent pourtant sur une logique sensorielle similaire.
Pâtes persillées : un café corsé pour dominer la puissance
Roquefort, bleu d’Auvergne, gorgonzola… Ces fromages puissants appellent des cafés intenses, à torréfaction poussée, souvent enrichis en robusta. Le contraste joue ici pleinement : gras contre amertume, sel contre puissance aromatique.
Servir un café après un plateau de fromages bleus permet aussi de clore le repas avec un effet de relance, sans sucre ajouté.
Pâtes pressées ou affinées : des accords doux et grillés
Le comté, la tomme, le cantal ou le gouda s’accordent bien avec des cafés plus ronds, légèrement fruités, à l’amertume modérée. L’idée : prolonger les arômes de noisette et de beurre, sans les masquer.
Un café du Honduras, par exemple, à dominante caramel et fruits secs, peut ainsi convenir en fin de repas ou pour un brunch salé.
Café au petit déjeuner ou brunch
Le matin, le café fait partie d’un ensemble. Plutôt que de chercher un accord café/plat précis, mieux vaut raisonner par ambiance : un café intense avec un repas plus lourd et salé, un café doux avec une formule légère ou sucrée.
Tartines, viennoiseries, jus : café doux, grand format
Les assemblages 100 % arabica à torréfaction moyenne fonctionnent bien en filtre ou en grande tasse. Le format est convivial et le goût se marie bien avec le beurre, le sucre, les douceurs à pâtes feuilletées…
Œufs, fromages, charcuterie : expresso serré ou lungo amer
Un petit-déjeuner salé mérite un café plus dense, en quantité réduite. L’expresso pur, ou un lungo aux notes boisées, accompagne mieux les plats à base d’œufs, les pains noirs, ou les préparations chaudes.
Accorder café et mets en restauration : quelques repères simples
Pas besoin d’allonger la carte, il suffit de guider le consommateur. Deux ou trois associations bien pensées suffisent pour créer une expérience mémorable.
Penser le café comme un ingrédient final
Un expresso peut conclure une assiette, pas seulement l’accompagner. Servi à table avec un dessert léger ou un fromage, il valorise le plat tout en maîtrisant les quantités.
Proposer un grain adapté à chaque moment
Le même café ne convient pas au brunch, à un goûter sucré ou à une assiette salée. L’idéal est d’avoir au moins deux cafés complémentaires (un vif, un corsé), servis selon le moment et l’accord.
Origines pures, assemblages maison, profils doux ou corsés : chaque accord repose d’abord sur la maîtrise du grain. Chez Los Primos, nous accompagnons les restaurateurs, les bars et les lieux de dégustation dans le choix de cafés adaptés à leurs menus.